Des institutrices sont parties d’une constatation surprenante : au cours des 3 années de maternelle, de nombreux enfants arrivaient au bout sans avoir conscience d’avoir appris quelque chose. Ils n’avaient pas conscience de tout ce qu’ils savaient.
«
Les enfants donnent l’impression « d’absorber » ce que l’école propose sans curiosité, ni se poser de questions. Peu d’entre eux sont capables de restituer ce qu’ils ont appris antérieurement et même de se projeter.
Lorsque nous leur demandons ce qu’ils savent, leurs réponses font rarement référence aux acquis scolaires, certains ne sachant même que répondre…(…)
S’ils ne réussissent pas une tâche, la plupart reste fataliste et ne manifeste aucun désir de surmonter l’échec. Ils élaborent peu de stratégie de réinvestissement de leurs connaissances »
Les auteurs (trois femmes, et sans doute mamans aussi
) ont donc choisi d’aider chacun à réaliser que «
J’apprends et je sais des choses« .
« Nous souhaitons que tous, le plus tôt possible, puissent répondre à la question : «
Qu’est-ce que j’ai appris et pourquoi ? » et non plus seulement à « Qu’est-ce que j’ai fait ? »
Au départ, l’idée du classeur est une activité scolaire, c’est-à-dire qu’elle se fait avec tous les élèves d’une classe et constitue un outil pratique pour l’ensemble des maîtresses de la même école. Le classeur permet de réaliser une progression sur les 3 années de la maternelle : Petite, Moyenne et Grande Section (PS, MS et GS) et de vérifier la bonne assimilation par l’élève. De temps en temps, il est bon pour l’enfant de prendre le classeur et d’y lire les différentes pages crées. Mais il est aussi utile de demander à l’enfant de montrer ce qu’il sait et de le dessiner. Cela rejoint la pensée qu’une chose est comprise lorsqu’on peut la dessiner, expliquée dans le livre
Ca y est j’ai compris. Poser à plat ses connaissances donne des repères et ancre la mémoire.
Si le classeur est destinée à l’école, je trouve que le procédé est vraiment adaptable à la maison, voire indispensable. Il permet de valoriser l’enfant en lui permettant de se rendre compte de ce qu’il sait au fur et à mesure de sa croissance. Mais plus que tout, il permet de ne rien perdre de son évolution. Ce travail entre le parent et l’enfant est tellement précieux qu’il apparaît indispensable de l’immortaliser. Après tout, ce sont les bases que l’on transmet à son enfant. Qu’elles puissent être consultées ultérieurement est tout simplement fabuleux.
Laisser une trace de ces moments intimes de partage de connaissance entre le parent et l’enfant n’a pas de prix.
Comment procéder ?
Cet ouvrage comporte un CD-Rom contenant toutes les fiches du livre. C’est intéressant pour débuter rapidement, mais cela reste des exemples qui ont été réalisés dans diverses classes. Il faut construire ses propres fiches avec l’enfant au fil des activités. Des maquettes vierges sont incluses dans le CD-Rom, au format Word. Cela dit, elles se montent sous Word en moins d’une minute et n’apportent donc pas grand chose. Ce qui compte en revanche, c’est l’exemple : Le titre en haut et une mise en page astucieuse avec l’utilisation de divers diagrammes pour mettre en valeur les différents apprentissages (ex : tout ce qui est cyclique ou les sonorités, etc.).
L’ouvrage ne donne pas vraiment ce qu’il faut enseigner mais reprend les directives du gouvernement (l’écriture, la reconnaissance vocale, la vie en groupe, etc). Apprendre à devenir un élève est une priorité pour son entrée au CP. Certaines bases doivent être acquises. Je ne partage pas forcément les mêmes priorités. Je porte une attention particulière à certaines bases indispensables pour la vie en famille (se laver la main, s’essuyer dans la serviette et pas dans le pull, etc.) et aux règles en restant fidèle à ma philosophie du «
Comment je fais et Pourquoi je le fais« . Les fiches concrétisent cet apprentissage.
Dans ma troisième leçon, j’ai retranscrit littéralement ce que j’appelle une « leçon » et je donne son équivalent fiche pour notre classeur des Savoirs. Pour les prochaines leçons, je mettrai simplement la fiche résumée et quelques annotations si besoin est. Vous pourrez les reprendre – ce qui vous fera gagner du temps – et aussi partager les vôtres.
Apprendre est un jeu avec l’enfant
Il ne faut pas forcer et JAMAIS JAMAIS JAMAIS aller jusqu’à l’ennui. Mieux vaut arrêter avant pour qu’il reste sur sa faim, que trop tard et donner au tout un goût d’ennui. L’enfant doit rester dans un esprit joueur et l’apprentissage doit rester un moment de plaisir. Ne cultivez jamais l’échec.
La cohérence
Une amie psychologue m’enseigna un jour : «
Quand tu dis ce que tu penses et que tu fais ce que tu dis, alors tu es cohérent« . Pour garder cette cohérence (penser=dire=faire), il est bon de reprendre les fiches et de formuler ce qui a été fait. Lorsque les fiches ont été élaborées, on peut les reprendre comme un jeu de mémoire.
- Te souviens-tu ce que tu as appris Lundi ?
On peut reprendre la fiche et l’enfant peut détailler ce qui s’y trouve.
On peut aussi jouer à la maîtresse, où l’adulte devient l’enfant et l’enfant la maîtresse ou le maître. Ils adorent ça !
Maintenant, il sait, il fait et il est capable de le dire. Le Savoir est devenu cohérent.