Résolvez les troubles du sommeil par un outil déconcertant : le tableau gestationnel
L’avantage quand on voit beaucoup de monde en consultation, c’est qu’au bout d’un certain temps, se dessinent tout naturellement quelques liens. L’un d’entre eux, est le rapport entre le vécu de la mère pendant la grossesse et quelques comportements embarrassants chez l’enfant pour lesquels viennent consulter les parents. Certains réveils nocturnes, par exemple, y prennent tout leur sens, et il est plutôt facile d’y remédier… quand on a compris comment ça marche.
On ne naît pas à la naissance, mais dans le ventre de sa mère !
C’est ahurissant de croire que le bébé vient au monde innocent. Chaque enfant est différent. Tous les parents le constatent : il n’y a pas un enfant qui ressemble à un autre. Même au sein de la même fratrie ! Pourtant, l’éducation est la même. D’où vient cette différence ?
On a expliqué beaucoup de troubles du comportement par la psychanalyse. Vous souffrez, il y a au fond de vous quelques tourments, il est presque naturel d’aller fouiller dans votre passé individuel pour aller chercher les origines de vos affres (et pourquoi pas dans le futur ? C’est une possibilité après tout !). De belles lois ont été édictées : le complexe d’Oedipe, les différents stades de l’enfance (oral, anal, puberté, etc.). Le hic, c’est qu’il est déjà possible de percevoir certaines tendances dès les premiers jours de la vie de l’enfant. Les détracteurs pourront mettre en avant l’effet néfaste des projections parentales sur leurs progénitures (accolant une étiquette à l’enfant, qui la portera une partie de sa vie et qui conditionnera ses comportements), mais ce point de vue n’est pas suffisant : bébé, même s’il est une éponge du climat familial, porte en lui des traces de son passage in-utéro ! Certes, le comportement des parents dépeint sur celui de l’enfant dès sa naissance (et c’est très important de s’en rendre compte), mais force est de constater qu’il existe bien un avant – une base – qui, elle, a subi le moule maternel durant sa maturation dans la matrice. C’est toute l’influence de l’imprégnation gestationnelle.
Comment, diantre, une mère peut-elle avoir tant d’ascendant sur son petit fœtus ?
Eh bien pour la simple raison que l’embryon est nourri par le sang de sa mère et que celui-ci contient toutes les hormones produites par le corps de la mère, mais aussi les molécules ingérées soit par l’alimentation, soit par médication ou par pollution, etc. Or comme les hormones sont la réponse des cellules à notre environnement, la manière dont la mère – et par extension le couple, et même l’ensemble de la famille – voit le monde a une incidence capitale sur ce qui se trame au cœur même de ses cellules et donc celles de son fœtus. Nous savons par exemple que les mamans angoissées auront de petits bébés. Mais le champ des émotions – et donc des hormones – est bien plus vaste, et ses répercussions aussi. Soit dit en passant, il y a quelques années, certains biologistes auraient aimé remplacer le terme d’hormones par celui d’ « émotions », estimant que – le lien étant tellement étroit – qu’il était bien plus préférable et explicite de parler d’émotions puisqu’ils étaient responsables des sécrétions humorales. Laissez-moi vous conter cette histoire et vous comprendrez de suite :
Adolescent, mon petit frère prenait sur un plateau un citron, un couteau et du sel. Il s’asseyait dans le sofa, devant la télé, puis coupait le citron en deux, le saupoudrait de sel (ça moussait !) et il le croquait à pleine dent. Moi, je faisais la grimace – vous savez, comme quand on gratte un tableau avec les ongles ? – et je trouvais cela inimaginable qu’on puisse manger ça comme cela. Rien qu’en y pensant, je salive encore aujourd’hui. Et sans doute qu’à la simple lecture de cette anecdote, vos glandes salivaires se sont mises elles aussi à produire de la salive, et ceci de manière totalement involontaire et automatique. On parle de réflexe. Mais ce qu’il faut dire, c’est que ce réflexe n’est possible que si l’image que vous en avez est associée à une émotion. Si vous aimez, ou si à l’opposé, si vous avez une aversion pour le citron, vous saliverez instinctivement. Mais si vous n’avez aucune histoire anecdotique en rapport avec le citron, si vous êtes totalement détaché de ce fruit, aucune réaction ne se produira. Tout au plus, réagirez vous par mimétisme en observant le faciès de votre interlocuteur, mais à l’unique condition que cela génère une émotion en vous. Hélas, et heureusement, nous réagissons bien de manière quasi involontaire à notre environnement. Mais de ce fait, notre manière de voir notre monde est une arme à double tranchant : soit le monde vous paraît dangereux et tout le corps réagit à cette information, soit vous le voyez comme un endroit de toutes les possibilités, où jouir de la vie devient un droit tout à fait naturel, et le corps se relâche et s’ouvre au monde. Autant dire que les conséquences de ces deux visions du monde ne sont pas les mêmes.
Alors, oui, parce que la mère et l’enfant ne font qu’un – et bien au-delà même du plan endocrinien – le cerveau de l’enfant s’adapte au vécu de sa génitrice. Et ce lien particulier continue encore dans les premiers mois de vie, pour s’estomper progressivement vers le neuvième mois de l’enfant. Cette adaptation est tellement forte, tellement importante, que certains auteurs parlent d’empreinte de naissance.
Le rapport avec le sommeil
Vous l’aurez compris, la période gestationnelle aura des répercussions importantes sur la vie du bébé. Nous devrions donc en retrouver les traces tant physiques que psychologiques. D’ailleurs, on ne peut dissocier les deux. Pour tout dire, cette scission n’est qu’un point de vue de l’esprit.
Le secret pour traiter les bébés en ostéopathie est la recherche de détentes des tissus du corps de l’enfant. Bien souvent, il faut exagérer les positions et postures naturelles pour trouver au bout, cette fameuse notion de résilience des tissus : sous la main, les densités fondent et le corps s’assouplit agréablement. Je souligne ce mot parce que cela se ressent tant chez l’enfant, que dans le corps du thérapeute, mais aussi sur l’ambiance dans la pièce, qui devient calme et apaisante.
En orthobionomie, en fasciathérapie, et bien d’autres techniques manuelles douces, on évoque un réflexe de retour à l’équilibre propre au corps après stimulation. Avec la pratique, j’obtiens cette détente tissulaire rapidement et régulièrement. Mais parfois, alors que j’ai bien travaillé, il semble rester quelque chose d’imprécis. A force de travailler avec les bébés, j’ai compris qu’il s’agissait de mémoires. Tant qu’elles ne sont pas corrigées, le corps continuera à s’y adapter. Physiquement, le bébé ressort libre de la séance, mais il retombera dans le même schéma dans les jours à venir, la cause n’étant pas levée.
C’est ainsi que tout naturellement, j’ai appris à écouter les parents, m’informant minutieusement sur leur vie pendant la grossesse. C’est de là que vient le bébé, de ce monde et de comment il a été vécu.
Notant tout, j’ai découvert au fur et à mesure l’importance de cette vie gestationnelle. Celle-ci se retrouve dans chaque partie de notre corps, dans chaque organe, mais aussi dans notre attitude et nos comportements. Et si cette mémoire holographique était vraie, alors elle devait se retrouver aussi dans le sommeil. Ce fût en effet le cas. Cette relation est surprenante, parce qu’elle se valide invariablement. Je l’ai même donné à des sages-femmes pour qu’elles le vérifient. Et ça marche à 100%.
Bien sûr, l’empreinte de naissance n’est pas de mon invention. En revanche, la relation entre le sommeil et la gestation est bien le fruit de ma pratique.
Dis-moi d’où tu viens, je te dirais comment tu dors
Sans rentrer dans les détails, grossièrement, le sommeil du bébé pourrait ressembler à une courbe sinusoïdale. Il y a le jour et la nuit.
Le passage de l’état d’éveil à celui de sommeil s’appelle l’endormissement.
Le passage du sommeil à l’état d’éveil, lui, se nomme le réveil.
Entre les deux, il y a le sommeil.
La plupart des gens mettent tout dans le même sac. Derrières des « troubles du sommeil », il faut distinguer de quelle partie du sommeil on parle. Bien souvent, il s’agit de l’endormissement du soir qui pose problème. D’autres fois, ce sont des réveils nocturnes qui perturbent la famille. Une chose me frappait : c’était la régularité de ces réveils nocturnes. Certains bébés se réveillaient vers une heure, d’autres à cinq heures du matin, etc. Et cela semblait se rejouer plus ou moins chaque nuit.
En Médecine Traditionnelle Chinoise, à chaque horaire correspond un organe. Mais cette piste fût infructueuse. Je ne trouvais aucune correspondance à ce qui se passait chaque nuit chez l’enfant. En revanche, je trouvais qu’en moyenne, le bébé avait une longue plage horaire nocturne qui s’étalait de 20 heures à 8 heures du matin. La majorité des bébés semblaient suivre ce rythme. Cela ressortait clairement de mes notes. Je pris donc cela comme point de départ.
Puis, je trouvais chez nombre de ces enfants agités, un ou plusieurs épisodes gestationnels vécus comme difficiles par la mère. Sachant que ce que vit la mère se retrouve chez l’enfant, il était facile de considérer que mère et fœtus ne font qu’un. Il était donc tout naturellement possible de confondre les deux sujets : parler du bébé ou de la mère revenait au même. Ce que la mère avait vécu, le bébé aussi !
Je compris enfin ces réveils lorsque je découvris par analogie que nous reproduisons naturellement notre gestation, du moins, les premières années de notre vie. La courte période de l’endormissement est en lien avec la conception. Le rapide instant du réveil est à mettre en relation avec la naissance. Tout naturellement, la nuit s’associe à cette période obscure dans le ventre de la mère.
Le bébé s’endort comme il a été conçu ;
Il dort comme il était dans le ventre de sa mère ;
Et se réveille comme il a vu la première fois le jour.
En estimant qu’une nuit complète pour un bébé normal est de 20h à 8h, il ne reste plus qu’à faire une règle de trois et nous trouvons le tableau suivant :
Cette tripartition (Conception-Grossesse-Accouchement ou C-G-A) se retrouve partout dans le corps, ce qui permet de comprendre rapidement le passé qui se joue dans l’individu, faisant du corps, un livre qui retrace l’histoire de ses origines familiales. Ici, l’enfant rejoue sans cesse la vie intra-utérine. Bien sûr, la vie diurne influencera également le sommeil, mais l’épopée nocturne – et toute la vie de l’individu en réalité – gardera pour autant cette trame indélébile. Indélébile ? Pas vraiment.
Mode d’emploi
Notez les horaires nocturnes qui se répètent. Cela peut être une heure du matin, ou bien simplement le coucher. Reportez vous au tableau ou bien faites une règle de trois. Le coucher correspond à la période de la conception, une heure du matin au 4ème mois de la grossesse (à peu près). Il ne reste plus qu’à faire travailler un peu les méninges pour savoir ce qui s’est passé à ce moment précis de la grossesse et surtout comment la mère a vécu et ressenti la chose.
Cherchez les drames, les instants forts en émotions, les décès, l’annonce de maladies, les conflits au travail, les mauvaises nouvelles, les peurs, les craintes, les fausses-couches avant, les amniocentèses, etc. Si cela ne vient pas dans l’instant, pas de panique, vous vous êtes posés la question, c’est déjà énorme. En règle générale, la réponse viendra dans la semaine de manière inopinée. Tout à coup, vous vous souviendrez. Le cerveau est ainsi fait que si on est trop dessus, on fait fuir l’objet convoité. C’est donc naturellement, lorsqu’on n’y pense plus que la réponse apparaît. Je peux vous assurer qu’il y aura toujours la clé dans cette période.
Lorsque le souvenir resurgit, racontez-le à votre bébé. Expliquez-lui ce qui s’est passé et surtout, comment cela a été vécu émotionnellement. Entrez dans vos émotions. Dites-le à la première personne du singulier, c’est-à-dire « JE ». L’objectif est de supprimer la confusion qu’il y a eu pendant la période gestationnelle lorsque la mère et l’enfant ne faisait qu’un. Affirmer qu’il s’agit de vos émotions, en les revivant, permet au bébé de se désidentifier de vous et de votre vécu, et donc de cette source d’inconfort qui le perturbe inconsciemment. Il n’en est pas le sujet. Le résultat est extraordinaire. Mais je dois vous avertir d’une chose extrêmement importante : en faisant cela, vous provoquerez des remous déconcertant si vous n’en avez pas été averti auparavant. Il s’en suit toujours – TOUJOURS – une phase d’aggravation, tout comme en ostéopathie, tout comme en homéopathie, etc. (lorsqu’on a tapé sur la cause), le soir ou le lendemain de ce recadrage. A tel point, que l’on est persuadé d’avoir fait une bêtise. En réalité, le niveau émotionnel ascensionne pour arriver à un acmé puis s’effondre et l’enfant peut se détendre enfin complètement. Je pense qu’il s’agit d’une réponse hormonale tout à fait naturelle, mais qui est très mal interprétée dans notre monde moderne, où l’on n’accepte plus la convalescence et où l’on demande à chacun d’être au plus haut potentiel de sa forme, ce qui – bien évidemment- n’est possible que dans la tête, mais pas dans la réalité et surtout pas avec le corps ! Je pense même que les pleurs du bébé – ceux dont on ne trouve aucune explication – sont des tentatives pour soulager ces tensions internes vagues, mais qu’ils ne suffisent pas et n’aboutissent pas à la résolution du problème (où l’origine) de la sensation d’inconfort qui l’habite.
Un jour, une maman vint consulter pour des troubles de l’endormissement chez son enfant de 14 ans. Il luttait pour s’endormir et parfois se laisser tomber de fatigue vers seulement cinq heures du matin, pour être, malheureusement, réveillé à 7 heures pour aller en catastrophe à l’école. Je lui ai demandé évidemment quel était son rituel du coucher. Il me répondit, d’une manière tout à fait naturelle, qu’il allumait la grande lumière puis se mettait sous la couette pour tenter de trouver le sommeil. J’ai demandé de répéter : il allume la lumière puis se met sous les draps pour dormir ! Quelle drôle d’idée !? Se cacher de la lumière. Or, sachant que la lumière est un symbole du père, je me permis de demander à la mère ce qu’elle avait caché à son mari lorsqu’elle était tombée enceinte ? La stupeur se lut sur son visage. Elle demanda à son garçon de sortir de la pièce pour me raconter qu’en apprenant sa grossesse, elle revécut un viol. Elle fit une dépression, mais ne put jamais avouer à son mari les causes de son mal-être. Je lui suggérais de lui en parler, mais de tenir cela secret pour son enfant. Et à sa surprise son mari la prit dans ses bras et lui dit « Maintenant je comprends pourquoi tu étais si mal. Je m’étais tout imaginé mais je ne savais pas comment t’aider. Si seulement tu avais pu me le dire, j’aurais été là ». Quelques jours plus tard, le jeune homme découvrit qu’il pouvait dormir sans lumière et se coucher tôt le plus naturellement du monde.
Mode d’action
Il est clair que le procédé n’est pas intellectuel. En effet, même s’il comprend beaucoup de choses, le bébé n’est pas dans la capacité de saisir toutes les nuances de la pensée. De plus, si l’histoire est trop violente, et donc difficilement « exposable », il est tout à fait possible de le noter par écrit. Je conseille souvent de faire une lettre au bébé en lui expliquant – comme décrit plus haut – les faits, puis les émotions. Cela peut sembler magique, mais ça fonctionne, et laisse entrevoir qu’il s’agit d’un processus cathartique plus qu’autre chose (action purificatrice ou moyen thérapeutique de se libérer de ses traumatismes affectifs refoulés). Maman s’apaise, et c’est toute l’ambiance de la maisonnée qui devient plus sereine. Or bébé est ultrasensible à cette atmosphère invisible qui fait qu’il se sente ou non en sécurité. Pas besoin du mental pour rester au courant du climat environnant, la sensibilité, et donc, le ressenti, est le meilleur capteur de ce qui se passe autour de soi, bien plus que la pensée, l’intellect et l’imaginaire. C’est par ce biais étrange que le nouveau-né perçoit ce qui l’entoure, et cela ne trompe pas. Les mots peuvent mentir. Pas les sensations.
Quelques astuces quand ça ne vient pas
Il est possible qu’aucun souvenir ne remonte à la surface. En réalité, il est très fréquent que nous minimisions le vécu parce que douloureux dans le passé et que ce n’est pas agréable d’y retourner. En consultation, certaines mamans affirment que tout s’est très bien passé, sans même s’être donnée la peine de rechercher. La réponse est de but en blanc et pas du tout réfléchie. Or un minimum de participation et d’introspection est nécessaire. Si cela était évident, les parents n’auraient pas besoin de consulter. Or c’est justement là où ils ne s’aventureraient pas qu’il faut aller chercher. Un petit effort s’impose donc.
Si ça ne vient pas, notez sur une feuille les événements clés de la grossesse : les visites chez le gynécologue, les examens (amniocentèse par exemple), un accident, etc. Ou bien souvenez vous de untel qui est venu vous rendre visite, etc. Trouvez des repères autour desquels vous chercherez vos états émotionnels. Posez-vous aussi des questions ! Y-a-t il un moment particulier de la grossesse où je n’étais pas bien ? Mon mari était-il absent ? Quelqu’un est-il décédé ? Avons-nous appris une mauvaise nouvelle ? Avons-nous appris la maladie de quelqu’un ?
Il se peut toutefois qu’il n’y ait aucun souvenir marquant. Cherchez alors les états psychologiques difficiles durant la grossesse : une fausse-couche ou un avortement qui ont refait surface, un état dépressif sans raison, la sensation d’être toute seule, une tristesse profonde, etc. La gamme des émotions négatives est très vaste ! N’oubliez pas non plus vos craintes : peurs que le bébé ne soit pas normal, peur de le perdre, etc. Même si elles n’ont aucune base matérielle, ces émotions restent bien réelles pour autant.
Enfin, il est possible de se mettre dans la peau de bébé et d’imaginer ce qu’il peut bien ressentir. En vivant son ressenti, il est possible de donner un nouvel éclairage sur la source de l’émotion perturbatrice. Ceci est facilité par la relation magique qui existe entre le bébé et sa mère, mais peut aussi très vite être occulté par les propres angoisses la mère. Il est donc indispensable à la mère de se poser sereinement avant de s’y lancer, voire de se formuler clairement ses propres angoisses ainsi que ses propres besoins. Une fois exprimé, la charge émotionnelle baisse et il est alors possible, enfin, de se poser la bonne question par rapport au ressenti du petit : « Où ai-je, ou à quel moment ai-je ressenti ce type de sensation durant ma grossesse ? ». Cela peut paraître difficile, mais il n’en est rien. Encore une fois, ce sont nos propres inquiétudes qui seront nos propres limites. Croyez-moi : cette introspection est plus facile qu’elle n’en a l’air. Malheureusement, nous n’avons pas appris à fouiller de la sorte dans notre mémoire et encore moins dans notre mémoire émotionnelle. Alors, n’hésitez pas : passez à l’action sans aucune attente, sans vous poser trente-six mille questions, voilà le meilleur moyen d’y arriver simplement.
En cherchant un peu, et en discutant un peu avec son partenaire, l’objet dramatique a vite fait de rejaillir. Cela peut de prime abord paraître insignifiant, mais en y discutant, c’est vrai que tel ou tel événement avait été vécu avec émotion.
Les sources d’échec
Ce tableau fonctionne très bien. Cependant, il est possible qu’il n’y ait aucun résultat et ceci pour plusieurs raisons :
1. On n’ose pas dévoiler ses émotions (pudeur émotionnelle)
Après avoir raconté à l’enfant l’histoire, il ne se passe rien : n’abandonnez pas ! Le tableau fonctionne. Peut-être faudra t-il replonger dans le souvenir et chercher quelques détails. Veillez à regarder les choses sans vous mentir, même s’il existe une honte ou une culpabilité. Surtout, ne vous jugez pas. Toutes ces émotions ont le droit d’exister. Laissez-les circuler et revivez votre grossesse. Là se trouve la plupart des clés des troubles.
2. Le problème n’est pas là
Cet outil n’est toutefois pas une panacée. C’est une piste, une grille de lecture très utile, mais le sommeil est un phénomène subtil et fragile qui réagit à de nombreux facteurs externes. Le premier étant le climat familial et l’état d’être des parents !
3. Il existe des ficelles générationnelles
Le tableau gestationnel tel que je le décris n’est que le début d’une vaste recherche du fonctionnement humain. Pour comprendre un comportement, il faut aller rechercher parfois les histoires du passé, celle de la famille. Même si nous n’avons aucun lien social avec elle, les liens de sang sont toujours présents, parce que nous sommes tout simplement issus de cette famille. Nous en sommes donc quelque part le résultat, qu’on le veuille ou non. Cependant, tout cela fonctionne sur le même modèle : les émotions marquent incontestablement la mémoire jusqu’au cœur même de nos cellules, bien au-delà de la simple psychologie.
Comment savoir si ça a marché ?
Il est très important de comprendre que cela ne peut fonctionner que si vous êtes sur un mode émotionnel. Il faut que vous ayez une réaction émotionnelle en racontant l’histoire. C’est primordial. Mais attention, inutile de vous effondrer en larmes ! Sentez simplement les petites réactions organiques qui marquent et trahissent la montée de l’émotion. Ces petits signes confirment que le mode de communication que vous utilisez pour cette technique est le bon. Sans ces réactions, il y aura difficilement un résultat ! Or nous avons tendance à rester sur une démarche purement intellectuelle, ce qui ne fonctionne pas du tout ici. Nous avons – ces dernières décennies – donné trop d’importance à la logique et nous nous retrouvons complètement désorientés lorsqu’il s’agit d’émotions. Les émotions sont comme un feu intérieur. Malheureusement, dès que nous sentons en nous l’émergence d’une petite flamme, nous faisons tout pour l’étouffer. Nous avons peur de ne pas la maîtriser. C’est une crainte bien intellectuelle. Laissez donc la flamme réchauffer vos vies et celles des autres. Un peu de chaleur humaine ne fait pas de mal. Ce feu intérieur, contrairement à ce que nous font croire nos craintes, est une force illimitée et non une faiblesse.
Lorsque le bon événement a été ciblé et que le bon canal (émotionnel) a été utilisé, alors les réactions sont magiques. Vous vous rendrez compte du pouvoir miraculeux des mots. Mais comme tous traitements holistiques, attendez-vous dans un tout premier temps à une étrange réaction d’exagération.
Lorsque j’ai découvert cette technique, ce fût pour notre ainée. J’avais enfin, après six mois de résultats totalement infructueux pour son endormissement, trouvé le remède homéopathique. Malheureusement, nous étions en Hongrie, et je ne pouvais me le procurer aussi facilement. J’ai donc demandé à la maman de lui expliquer « l’esprit du remède », c’est-à-dire ce sur quoi il agissait au niveau émotionnel. La petite a bravement écouté ce qu’avait à lui dire sa mère – c’était un peu étrange même – puis elle est passée à autre chose. Mais la nuit fût la pire que nous ayons jamais connu, à tel point que nous avons cru avoir fait une bêtise en lui racontant cette histoire. Elle hurlait, gesticulait, etc. Puis tout s’est calmé brusquement et la petite dormait enfin. Le lendemain, elle s’endormait pour la première fois toute seule dans son lit, sans avoir besoin d’être portée ou bercée. Ce fût les premiers jours d’accalmie. Nous en pleurions de joie tellement ce fut extraordinaire.
A quoi est due cette exagération ? Il s’agit, après beaucoup d’observations, d’un point de bascule. Un point culminant recherché mainte fois, mais jamais réussi, après lequel le système hormonal s’apaise enfin. Tant qu’il n’a pas été franchi, l’ascension se rejouera périodiquement. Sur le plan physique, on note un phénomène inflammatoire qui peut avoir lieu n’importe où (même dans certains coins reculés du cerveau) et dont le rôle est de réparer la zone qui demande une attention toute particulière. Cette phase fait partie de la période de convalescence, au demeurant tout à fait naturelle, mais très mal acceptée dans notre civilisation qui demande performance continue, même dans les moments de maladie.
Après avoir raconté votre histoire, observez chez l’enfant les moindres réactions qui sortent de la normale. Avec sérénité, apaisez-le, consolez-le. Soyez juste présente. Avec du recul, ce n’est pas bien méchant, mais plutôt déroutant, surtout si on est soi-même un peu angoissé. Cette phase d’exagération est de très bon augure, dans la mesure où elle ne dépasse pas certaines limites. Le risque est de confondre cette phase avec une maladie naissance (bronchite, rhinopharyngite, etc.). Si c’est le cas, et si vous avez des doutes, allez consulter votre médecin. Demandez son avis sur une éventuelle maladie qui traine. Cependant, les réactions attendues après ce genre de recadrage ne sont pas dramatiques : une hypersomnie passagère par exemple (l’enfant se couche anormalement tôt et se lève le lendemain tard), ou bien une logorrhée (l’enfant se met à parler beaucoup inhabituellement), voire des larmes de crocodiles après une petite égratignure, ou bien une poussée fulgurante d’eczéma, étonnante mais très brève, etc. C’est ce genre de petits clins d’œil qui permettent de conclure que le recadrage était juste. Attendez-vous donc à une réaction lorsque vous avez tapé juste.
Enfin, après cette phase d’aberration, le comportement de l’enfant a changé. Le trouble s’est volatilisé comme s’il n’avait jamais existé et l’histoire est reléguée au rang de relique : de l’histoire ancienne qui ne demande plus à être rejouée. On accusera le plus souvent n’importe quel autre fait comme étant LA solution qui a permis ce changement, mais rarement ce lien entre l’anecdote et le comportement anormal de l’enfant ne sera retenu. Cette association absurde est appelée syndrome de l’Apex. Il s’agit d’un phénomène où l’acteur de la guérison a du mal à croire que ce qu’il a fait, de manière très simple, ait pu donner un résultat aussi rapidement sur un trouble perçu comme si important.
Le tableau gestationnel est une première approche remarquable permettant de décrypter la plupart des troubles redondant du sommeil. C’est un outil simple, limité par la seule faculté de replonger dans la mémoire émotionnelle. Elle demande un effort, certes, et un minimum de volonté, mais en ayant bien compris comment cela fonctionne, on sait ce qu’on cherche et surtout, où le chercher ! Cela n’a pas de prix ! Faites en usage et vérifiez-le vous aussi. Découvrez ce pouvoir en vous, de raconter un fait du passé et de voir se dissiper un trouble que vous considériez comme insurmontable, tel un géant terrassé par un simple mot.
L’école représente le lieu où l’enfant passe la plupart de son temps dépassant de loin celui qui le passe chez lui. L’école doit enraciner chez l’enfant des valeurs universelles comme l’amour, la tolérance et le respect des autres.
Les activités extra-scolaires
Pour favoriser l’épanouissement de son enfant, il est primordial qu’il sorte du contexte routinier de l’école et effectue des activités extra-scolaires. Ça peut être des activités sportives, artistiques ou de toute autre nature.
Prendre en considération l’état d’âme de l’enfant
L’enfant est un être très sensible. C’est pourquoi l’adulte qui est en face doit le traiter avec tact et délicatesse. Tout écart de conduite est perçu par l’enfant comme une sorte d’agression et les séquelles pourront être gravées à jamais dans sa mémoire.